Mourir

Sous l'Ancien Régime, on vivait en familiarité avec la mort. Parce que contrairement à aujourd'hui, on mourait plus vite. La mort est quotidienne chez les enfants, majoritairement au premier âge, agravée encore par la mise en nourrice dans les villes, l'abandon ou encore par l'habitude de conduire dans les plus brefs délais à l'église les enfants ondoyés pour les faire baptiser. Mais elle frappe également les adultes, cela en toute saisons mais surtout l'été et l'hiver, les femmes, le plus souvent  en pleine épreuve de l'accouchement, et les hommes parfois au travail.

C'est l'époque où il fait bon vivre avec la pensée de la mort (P. Aries)

On s'en doute, la mort frappe en toutes saisons et n'obeit à d'autres règles que celles de la fatalité de l'existence. Pourtant, les historiens reconnaissent qu'elle est plus fréquente dans les mois d'hiver, rigueur du climat oblige, ou les mois d'été, où  cette fois les dangers des travaux agricoles y sont également pour quelque chose, au moins en partie. Cependant,  nos recherches menées sur notre paroisse prouvent que contrairement à ce qui est couramment observé ailleurs, la mortalité reste assez faible en période estivale, alors que les maxima de printemps, d'automnes et surtout d'hiver sont particulièrement éloquents.

A Wambrechies, la mortalité infantile est similaire à d'autre paroisse, tout comme la mortalité juvénile, qui connaissent tous deux une baisse significative à partir des années 1750-1759. En définitive, il en ressort que l'épouvantable situation de l'époque se ressent jusque dans notre village puisque plus du quart des nouveaux-nés mouraient avant leur première année, et presque la moitié avant leur quinzième anniversaire.
La baisse significative des décès passé 1760, montre que la mortalité infantile ne provoque plus les hécatombes d'autrefois. Sans doute, la disparition des crises de type ancien constitue un élément d'explication. En tout les cas, cela constitue un facteur indéniable de croissance de la population.

On le devine, seuls les plus robustes atteignent l'âge adulte. Dans le royaume, chacun pouvait espérer vivre en moyenne jusqu'à une quarantaine d'année, mais avec des diffèrences selon les individus. Généralement, la mortalité masculine est légèrement supérieure à la mortalité féminine, sauf entre 20 et 29 ans, et aussi entre 30 et 39 ans, du fait de la mortalité des femmes en couches.

Retour
Les Origines / Situation 
Cadre de vie / Naître / Vivre   Insolite