Naitre

La finalité de tout bon mariage, telle que l'enseigne la doctrine de l'Eglise depuis Saint-Augustin, est la procréation. Une épreuve redoutée pour beaucoup, qui tient principalement au  peu de secours que l'on peut attendre des chirurgiens et des  sages femmes ; les uns faisant l'objet de solides préjugés qui  s'opposaient, au nom de la décence, a ce qu'un homme  s'occupe d'accouchement bien souvent jugé trop coûteux et  donc rarement appelé, et les secondes, sans réelle formation  autre que celle acquise au chevet des femmes en couches, et dont l'essentielle qualité reste l'adresse manuelle et la prudence.

Il existe un calendrier saisonnier des conceptions et donc des accouchements, qui obéit à des impératifs religieux et sociologique et dans lequel s'exprime différentes habitudes selon les régions : en effet, l'hiver aux longues soirées sont des périodes où les concéptions restent actives au contraire de l'été et à la fin de l'hiver, ou se terminent et reprennent les durs labeurs du travail des champs. De même l'Eglise déconseillait les rapports sexuels pendant le Carême, comme pendant l'Avent.

On peut également remarquer qu'à Wambrechies, le rapport de masculinité est sensiblement inférieur à celui du royaume pour le XVIIIè siècle, on trouve 103.21 garçons pour 100 filles contre 105 en moyenne.

La maternité, c'est d'abord concevoir, et la stérilité reste une épreuve difficile à assumer dans un temps de civilisation agraire, propice à tous les rites de fécondité. La mère n'échappe pas aux impératifs de la transmission du lignage ; c'est un ventre dispensateur des vertus et de l'éducation première de sa progéniture. Ainsi, remarque t-on que plus la durée d'existence des couples est longues et plus ceux-ci auront d'enfants à conditions toutefois d'être marié assez jeune. Les naissances illégitimes restent marginales à la campagne mais ont tendance à augmenter vers la fin du XVIIIè siècle.

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